Aquatica

La démarche de la FAAEL

publié le : 9 octobre 2022


De-ci de-là les offres d’activités aquatiques pour jeune enfant sont nombreuses pour ne pas dire pléthoriques. Une sorte de rivalité s’instaurerait même entre toutes ces offres, que ce soit en France ou à l’étranger, que ce soit dans les clubs associatifs ou à vocation commerciale, que ce soit sur des bases de loisirs ou dans des stations balnéaires, en particulier à l’approche ou bien au cours de l’été.

A l’étranger aussi existent différents modèles, différentes approches de l’eau. Ces offres, pour reprendre une formulation à la fois générale et englobante, ont-elles des points communs ou à l’inverse des différences notables ?

A,  y regarder de prés, un et un seul objectif domine : SAVOIR NAGER. Autrement dit, avoir acquis une autonomie dans l’eau, avec pour corollaire (sécuritaire) ne pas se noyer, ne pas se mettre en danger dans l’eau.

Et si ces offres d’activités connaissent, toutes confondues, un tel succès, c’est parce qu’elles trouvent un écho très puissant auprès des parents. Autant un enfant peut chuter ou perdre l’équilibre depuis le sol, sa vie ne sera que rarement en grand danger ! Il pourra soit se relever seul après avoir trébuché, soit être secouru sans risque létal.

A l’inverse une chute dans l’eau peut s’avérer dramatique !

Une fois l’objectif décrypté, il reste à voir les démarches mises en œuvre, autrement dit les démarches et les procédures mises en œuvre pour atteindre un tel objectif.

Deux approches

Aussi surprenantes que paraissent les prestations proposées et les méthodes employées, celles-ci se résument à deux modalités : deux et pas plus !

D’un côté, nous pouvons décrypter dans la gestuelle des parents ou celle des « coachs », (ou dans leurs discours), une série de gestes ou de savoir-faire incontournables, par lesquels l’enfant, tel une feuille blanche, doit impérativement passer. Cela renvoie à la notion de PROGRAMME, préconstruit, suite d’étapes incontournables, à faire exécuter dans un ordre précis par l’enfant, sous la conduite pour ne pas dire la férule de l’adulte. Le jugement peut sembler sévère : les faits sont pourtant là. Programme prescriptif qui « descend » sur l’enfant pour en retour …le faire grandir sous la férule, bienveillante de l’adulte. C’est le cas bien connu des  immersions forcées ou des techniques de retournement dorsal après chute dans l’eau où malgré l’accompagnement adulte ou parental et parfois des sourires subaquatiques, les manipulations forcées attestent de cette prescription.

A l’inverse nous pouvons décrypter dans d’autres approches à travers la gestuelle des parents et celle de leur enfant, une proximité, une complicité, voire une connivence, guidée par la découverte de l’eau et sa familiarisation bienveillante.

Projet de développement

Cela nous renverrait plutôt à la notion de PROJET : se jeter certes vers l’avant, vers un objectif plus ou moins proche, sécuritaire à long terme, mais pas seulement. Se jeter vers…, c’est un projet de développement, et d’acquisitions de compétences nouvelles, en particuliers aquatiques.

La différence est d’importance, ce projet vise à élever depuis l’état où en est l’enfant, à le faire grandir, à son rythme, vers paradoxalement une objectif dont il n’est pas encore conscient, (seuls les adultes peuvent l’être), mais qui prendra forme progressivement, au fil des aventures. Une démarche incertaine, certes mais verticale… ascendante à l’inverse du programme vertical descendant.

L’action volontaire

L’action volontaire fait place à la prescription subie, l’accompagnement remplace la manipulation, et le portage ? Il est plus souvent un soutien qu’un tenu à deux mains.

A la FAAEL, nous avons longtemps parlé de notre « philosophie », comme d’une façon particulière de procéder, s’appuyant sur des liens privilégiés. Peut-être aurions-nous dû depuis longtemps déjà, parler de PROJET versus PROGRAMME, pour affirmer notre spécificité.

Pour les anciens qui comme moi ont connu les premiers congrès internationaux, cette dichotomie (opposition entre deux idées) apparaissait déjà au siècle dernier, au congrès international de Toulouse (1999), entre programme d’apprentissage et projet de développement. On la retrouvait telle quelle au congrès de Paris en 2017, à travers par exemple les bouées autour du cou (avec poignées de portage ou d’extraction), pour les bébés d’un grand pays d’Extrême-Orient.

A la FAAEL, sans doute de mettre clairement en avant cette notion de PROJET, à travers sa démarche et son savoir-faire.

Construire un projet ? Une démarche difficile, une posture délicate acceptant les doutes comme les réussites, les joies comme les refus. Une posture quelquefois inconfortable, ou beaucoup moins confortable que le programme prescriptif.

Pour ma part, j’ai tendance à préférer l’inconfort de la posture au confort de l’imposture !

Bernard HOARAU
Animateur BBPLOUF ST CHAMOND

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