Bébé nageur : proposer des séances de qualité !
publié le : 23 décembre 2022
Devenue incontournable depuis plusieurs années, l’activité bébé nageur permet d’initier les enfants à l’eau le plus tôt possible. Néanmoins, afin de proposer une activité qualitative pour attirer un maximum de parents, plusieurs préconisations sont à prendre en compte.
En référence à de nombreuses recherches scientifiques sur le bébé et ses compétences d’interaction avec l’environnement, d’être un partenaire actif dans la relation parent -enfant, chaque séance se veut un moment privilégié de découverte des joies de l’eau, dans le respect du rythme de l’enfant, de ses besoins, de ses attentes, en l’absence de toute manipulation. L’activité bébé nageur s’exerce en douceur, sans stress et de manière ludique avec la participation indispensable des parents. De ce fait, il est important de bien la connaître afin de pouvoir l’encadrer et proposer des animations variées, avec du matériel de qualité et parfaitement adapté.
Plusieurs avantages pour les bébés… et les parents
Le premier intérêt est la rencontre avec l’eau dont la température procure à l’enfant des sensations de détente, de bien-être et favorise l’exploration aquatique. L’enfant va découvrir l’élément eau en éprouvant lui-même ses propriétés : résistance, portance, poussée d’Archimède et apesanteur relative. Ces propriétés physiques vont l’amener progressivement à travers diff rentes situations ludiques à adapter sa motricité. Il va ainsi développer des compétences prénatatoires, se créer des appuis lui permettant de maîtriser son équilibre, d’orienter son corps, de découvrir l’immersion en adaptant sa respiration. L’activité lui procure aussi un éveil sensoriel. L’enfant va ainsi développer progressivement son autonomie aquatique et la confiance en soi. “Pour l’enfant, cette approche ludique lui permet de se familiariser avec l’eau, puis de construire son autonomie aquatique. De plus, les séances stimulent les interactions familiales : en effet, ce sont des moments privilégiés, avec une relation intime entre parents et enfant favorisant une nouvelle complicité” argumente Myriam Dupuis, administratrice et formatrice à la Fédération des Activités Aquatiques d’Eveil et de Loisir (FAAEL), pionnière dans la mise en place de l’activité bébé nageur dans les années 70.
Les conditions préalables de mise en place de l’activité bébés nageurs
Selon les établissements, l’activité commence à partir de 6 mois jusqu’à environ 4 ans (l’activité suivante est souvent appelée jardin aquatique ou jardin d’éveil). En France, l’activité bébé nageur est encadrée par la circulaire Périllat. Elle indique notamment “qu’un examen préalable devra être effectué par un médecin afin de délivrer obligatoirement un certificat d’aptitude”. Il est également mentionné que la température de l’eau doit être d’environ 32 °C, en raison de l’imperfection du système de thermorégulation de l’enfant et que l’eau doit subir un double recyclage avant le début d’une séance. C’est pourquoi la majorité des établissements proposent l’activité en début de matinée (souvent le samedi et/ou le dimanche) afin que l’eau renouvelée puisse chauffer. En règle générale, l’activité a lieu dans un bassin ludique de faible profondeur (1,20 à 1,40 m) afin que les parents puissent avoir pied. La durée de la séance est progressive en fonction de l’âge : de 15 à 45 minutes.
Proposer des séances adaptées
Il s’agit d’une activité familiale de loisirs dans laquelle les parents sont totalement impliqués et acteurs. Les échanges et la qualité de la relation parents / enfant au cours de la séance sont gages d’une adaptation réussie des bébés nageurs au milieu aquatique. Les MNS sont présents dans le bassin : ils assurent la sécurité et le bien-être des participants, donnent des conseils sur la pratique, peuvent participer aux jeux et accompagnent les familles individuellement. Il est donc primordial qu’ils soient parfaitement formés à cette activité (voir zoom). “L’animateur doit vraiment être force de proposition et connaître parfaitement son sujet, tout en s’adaptant aux souhaits de l’enfant et de ses parents. Il doit pouvoir trouver sa place entre les deux : ne pas être trop absent, ni trop intrusif. Ces activités sont présentes dans la plupart des piscines en France mais un contenu de qualité n’est pas toujours au rendez-vous” prévient Myriam Dupuis. D’après elle, “il n’existe pas de programme d’apprentissage prédéfi mais le respect d’une logique de progression qui se développe sur un rythme variable, d’un bébé à l’autre et d’une famille à l’autre. En fonction de l’âge, du stade de développement et des acquis, diverses actions sont proposées : la prise d’initiative, la recherche d’autonomie, la rencontre avec les autres favorisées grâce à l’aménagement du bassin…”. De même, l’immersion fait partie de l’adaptation et de la “conquête” du milieu aquatique, mais elle s’acquiert progressivement, au rythme de chaque enfant. Généralement, de petits groupes de différentes tranches d’âge sont mis en place, avec des objectifs différents : par exemple la découverte entre 6 et 18 mois, la quête d’autonomie entre 18 mois et 3 ans et l’imaginaire et les parcours aventures pour les 3 ans et plus.
Quels matériels utiliser ?
De manière générale, le jeu et la pédagogie sont au cœur de l’activité afin d’aider le bébé à observer, s’étonner, toucher, éclabousser ou encore manipuler des objets. Pour cela, les gestionnaires de piscine doivent s’équiper de matériels adaptés pour cette activité spécifique : frites, flèches pour la flottaison et favoriser le déplacement. Il est possible de créer des parcours évolutifs avec des tapis de différentes épaisseurs reliés avec des links, des tapis flottants pour gagner en équilibre et divers autres petits jouets : arrosoirs, seau, ballons… De plus, les toboggans, les cages subaquatiques, les jeux lestés (anneaux, arches…) vont favoriser l’immersion. L’ensemble des fournisseurs de matériels commercialisent ce type de produits classiques (Abysse Sport, Aqquatix, Cardi’Eau, La Maison de la Piscine ou encore La Scolaire). En outre, plusieurs d’entre elles proposent des équipements plus spécifiques.
Par exemple, avec l’Aqua Baby Square, Cardi’Eau dispose d’un parcours pédagogique (de 200 x 100 cm) en polyéthylène réticulé, composé d’un radeau, d’une petite piscine et d’une piste de toboggan. Dans cette gamme spécifique , on trouve également l’Aqua Drakkar : un bateau idéal pour les premières immersions, puisque le bébé se trouve au niveau de l’eau sans être immergé, tout en étant en contact avec cette eau qu’il doit apprivoiser.
Quant à La Maison de la Piscine, elle commercialise Bambin’Eau : une structure flottante de 200 x 100 cm permettant aux enfants (à partir de 6 mois) d’avoir une pataugeoire dans un grand bassin. Ce matériel permet de développer une interaction parents / enfant, les enfants se trouvant à la même hauteur que les parents. De plus, c’est un équipement sécurisant car le fond transparent permet de voir sous la structure. Il existe trois kits de décorations différents permettant de créer des univers pour développer l’imaginaire des petits. : l’auto, le monde des animaux et l’îlot flottant.
Au niveau de la fréquence, les centres aquatiques proposent généralement une à deux séances hebdomadaires pour un coût unitaire d’environ 10 euros, avec des réductions pour 10-12 séances, voire des abonnements possibles, principalement au trimestre. En effet, les abonnements annuels ne sont que rarement proposés car, contrairement aux autres activités, la présence régulière toute l’année du bébé est moins facile (maladie, vaccins, températures extérieures trop basses…).
Inscription : deux documents indispensables
Lors des inscriptions à l’activité, les gestionnaires doivent demander deux documents aux parents afin d’être en règle :
• une photocopie de la page vaccination du carnet de santé pour confirmer que l’enfant est à jour (deux premières injections du DT Polio et le BCG) ;
• un certificat médical de non-contre-indication à la pratique de l’activité.
Par ailleurs, il est conseillé aux responsables d’établissement de mettre à disposition des familles des fiches d’informations pour les parents afin de répondre aux différentes questions revenant le plus souvent : faut-il faire manger le bébé avant l’activité ? Doivent-ils préparer un goûter pour lui donner juste après la séance ?
Former les éducateurs pour proposer des séances de qualité
Comme souvent, la formation des maîtres-nageurs représente l’une des priorités pour mettre en place un contenu de qualité. Organisme de formation depuis plus de 35 ans, la Fédération des Activités Aquatiques d’Eveil et de Loisir (FAAEL) propose des formations spécifiques pour animer une activité aquatique destinée aux enfants de moins de 3 ans ainsi qu’à ceux entre 3 et 6 ans. “Lors de leur formation initiale, les maîtres-nageurs abordent très peu l’activité bébé nageur. Or, ils doivent impérativement avoir les bons réflexes et le bagage technique pour bien comprendre comment évolue un jeune enfant dans l’eau. De plus, nous les formons aussi à bien utiliser le matériel pour optimiser le contenu des séances” argumente
Myriam Dupuis formatrice à la FAAEL. Les formations de 2 jours (week end) ont lieu le plus souvent au sein de l’établissement du gestionnaire demandeur (cependant des formations à distance sont actuellement possibles) durant lesquelles une partie théorique ainsi qu’une pratique en bassin sont proposées.