Formation : les stages « externes
publié le : 9 janvier 2022
temps. Une quarantaine en trois ans.
Malgré de nombreux reports dus essentiellement à la crise sanitaire, huit ont été réalisées.
Nous les avons nommées « externe » par « opposition » aux formations « internes ». C’est-à-dire nos stages traditionnels, faisant partie pour la plupart du cursus de formation d’animateur fédéral organisé à l’initiative des centres FAAEL, majoritairement à destination de nos animateurs.
Ces demandes de stages externes émanent le plus souvent du service formation d’une municipalité, d’un gestionnaire responsable de piscine dans le cadre d’une délégation de service public, d’un responsable d’une structure aquatique privée.
L’objectif de ces formations est de créer, reprendre, relancer une activité Bébés nageurs ou jeunes enfants. Pour cela les équipes, plus ou moins expérimentées, ont souvent besoin de partager leurs expériences, compléter leurs formations, élaborer et partager un projet commun.
A juste titre, les maîtres-nageurs se considèrent comme les véritables professionnels de l’eau et expriment avant tout une demande de formation pratique visant à acquérir des savoirs faire « concrets » ; même s’ils disent souvent manquer de connaissances sur le jeune enfant et son développement.
Une demande de formation sur le thème Bébés nageurs conduit à proposer un contenu de stage très proche de notre stage « animer une activité aquatique destinée » aux enfants de moins de trois ans.
Les choses se compliquent un peu lorsqu’il s’agit d’une demande concernant les enfants entre 3 et 6 ans dans le but de proposer ou améliorer une activité souvent appelée « jardin aquatique ».
La première question qui se pose alors est celle de la présence des parents, comme dans nos activités FAAEL.
Du côté des maîtres-nageurs leur présence est plus souvent vue comme une gêne, voire un frein aux progrès de l’enfant.
A la FAAEL elle est considérée comme incontournable puisqu’on est avant tout dans un temps de loisir partagé et qu’au contraire cette présence est largement facilitatrice de la construction par l’enfant de sa capacité à agir dans l’eau avec plaisir.
La seconde question est celle de l’objectif de l’activité.
Est-elle un temps d’apprentissage ou un temps de jeu en famille ?
N’oublions pas qu’une grande partie des maîtres-nageurs anime des séances piscine dans le cadre scolaire, y compris avec des classes maternelles où les parents ne sont pas présents (c’est même pour l’école la condition des apprentissages) sauf quelques accompagnateurs.
Le pôle formation, parce que les formateurs en ont les compétences, a choisi de répondre à cette demande.
Quelle est alors la « marge de manœuvre » et le positionnement t possible du formateur FAAEL ?
Nous avons vu que la formation à l’activité pour l’enfant moins de trois ans ne pose pas de problème majeur. Cependant le formateur insiste, auprès de personnes habituées à encadrer des apprentissages en groupe, sur la prise en compte des besoins de l’enfant, des différences dans les rythmes d’apprentissage, de l’importance de l’observation pour des propositions individuelles les plus adaptées possible.
Nous admettons cependant que dans ce contexte nous ne serons pas dans une « ambiance » Centre FAAEL où les familles échangent souvent et même parfois nouent des relations au-delà de la piscine. Il n’est pas envisageable non plus que des parents deviennent animateurs, comme dans notre fédération, auprès des professionnels de la piscine.
Lorsqu’on aborde l’enfant de plus de trois ans et que donc la demandes des maîtres-nageurs se modifient, le formateur reste porteur du discours et des conceptions pédagogiques fédérales. Il parle de la FAAEL, de l’intérêt de son positionnement, de sa propre expérience d’animateur. Il peut proposer (cela s’est fait dans certains stages), les 2 formes d’animations au cours des séances à la piscine. Il s’agit alors d’analyser les deux, d’en montrer l’intérêt et bien sûr de mettre en lumière le plaisir et les situations d’apprentissage déclenchées par les interactions ludiques parents enfant.
Dans tous les cas il met l’accent sur le respect de l’enfant en tant qu’individu unique, sur ses motivations propres, sur son vécu de l’eau singulier, sur le nécessaire effort de décryptage de sa préoccupation du moment.
Il insiste sur l’importance du jeu, source de plaisir, vecteur d’interactions sociales, support à l’exploration et à la construction de l‘aisance aquatique.
Il rappelle que le jeu ne doit pas être vu comme l’opposé de l’apprentissage, encore trop souvent associé à l’idée d’acquisition (« sérieuse ») de techniques de nage mais plutôt comme le mode spontané, naturel, efficace de l’enfant pour appréhender un milieu à conquérir, utiliser des objets nouveaux, construire une autonomie d’action. Confronté au milieu aquatique l’enfant analyse et comprend les situations, essaie et répète ses gestes, transforme et adapte son comportement. Il apprend… ne peut pas faire autrement qu’apprendre.
L’idée à travers ce discours étant bien d’influer sur l’ouverture des propositions et l’ambiance des séances animées par les maîtres-nageurs.
Quelques demandes de formations externes émanent de structures d’accueil de la petite enfance ou du secteur médico-social.
Compte tenu des parcours professionnels des formateurs, il a été possible de répondre à ce genre de demande dans le cadre de stages « sur mesure ».
Le discours FAAEL n’est alors pas très difficile à tenir. Deux des organisations ayant fait appel à nous intègrent d’ailleurs les parents dans leurs activités.
Cette évolution dans les demandes de formations ne manque pas de questionner les acteurs de la formation par rapport à la cohérence du contenu des stages avec l’héritage et le discours fédéral. Ce questionnement conduit aussi à réaffirmer des valeurs et conceptions pédagogiques que d’autres, qui prétendent parfois faire « autrement » viennent quand même chercher auprès de la FAAEL…