Nous, c’est la F.A.A.E.L, mais qu’est ce qui nous différencie des autres ?

Partout en France, dans les bassins publics mais aussi bassins privés fleurissent des activités aquatiques dont la visée n’est autre qu’offrir un moment de détente et de bien être à ceux qui la fréquentent. Bébés nageurs, aquagym douce pour les séniors ou les femmes enceintes, jardin d’eau, l’offre d’activité est large et touche un public qui souhaite pratiquer pour le plaisir et sans aucun objectif de performance.Ce n’est pas un phénomène de mode puisque les activités aquatiques en direction des enfants en particulier ont intéressé les autorités ceci, dès les années 70 avec le programme des 1000 piscines.

A l’époque, l’idée était de favoriser l’apprentissage de la natation, mais les premières études en direction des jeunes enfants portant sur leur adaptation au milieu aquatique démontrent que les apprentissages ne se font que sous certaines conditions : on parle alors d’activité de familiarisation au milieu aquatique.Ainsi, nait en 1982 la FNNP (Fédération Nationale de Natation Préscolaire) qui deviendra en 1993 la F.A.A.E.L. (Fédération des Activités Aquatiques d’Eveil et de Loisirs » : les activités Bébés Nageurs connaissent un véritable essor et l’engouement des parents n’a pas faibli.

A cette époque, les municipalités font place dans les bassins aux associations qui mettent en place ces activités. Ces associations affiliées à la fédération sont animées par des bénévoles qui n’hésitent pas à partir plusieurs jours de l’autre côté de la France pour se former aux activités, se perfectionner et s’enrichir des idées des autres. La FAAEL a toujours été incarnée par ce projet originel qu’est le respect du rythme, du potentiel et de la motivation du pratiquant afin de l’aider à évoluer et à s’épanouir dans le milieu aquatique.Elle forme ses animateurs de manière à garantir de vraies conditions de sécurité, d’accueil et d’encadrement du public, quel qu’il soit : bébés, séniors, femmes enceintes ou personnes porteurs de handicap.

Ainsi, cette expérience forte de presque 40 ans, s’exporte en dehors de nos frontières : Roumanie, l’Ukraine, la Chine, et d’autres encore, la conception de la FAAEL a séduit au travers le monde et la fédération n’a pas hésité à aller à la rencontre et partager sa conception de l’eau. Plusieurs fois, elle a organisé des colloques internationaux et a invité des intervenants du monde entier pour échanger avec l’auditoire. Les idées y fusent, les échanges sont riches et les conceptions évoluent des deux côtés.Aujourd’hui, le savoir-faire FAAEL s’exporte aussi en dehors de nos bassins et associations affiliées puisque la fédération est référencée DATADOCK lui permettant ainsi d’être sollicitée par les collectivités ou organisme de formation des professionnels de l’eau pour parfaire la formation de base et dynamiser les activités loisirs.
Et puis être affilié à la FAAEL c’est aussi avoir la possibilité d’échanger avec des autres centres dans les différents moments qui jalonnent la vie de la fédération : Assises, Assemblées Générales et plus récemment, visio-table ronde inter centres.

L’approche de l’eau pour les seniors

Qu’est ce qui se cache derrière ce titre ambigu ?

Les séniors d’aujourd’hui, de 60 à 80 ans environ, n’ont pas eu la chance de pouvoir profiter des bienfaits de l’eau dans leur jeunesse. Il faut dire que, dans les années 60-70, les piscines étaient plutôt rares. Ainsi, à Beauvais, il faut attendre 1964 pour voir une piscine intérieure chauffée apparaître, et encore, elle ne faisait que 6 mètres de large. Elle était, au départ, destinée à l’institution privée du Saint Esprit. Les beauvaisiennes et les beauvaisiens n’ont réellement pu avoir une vraie piscine qu’en 1978. Aussi, peu de jeunes de l’époque ont pu apprendre à nager.

Le résultat est que, ces jeunes d’alors devenus séniors maintenant, ne sont souvent pas très à l’aise dans l’eau.

Ce constat, dressé par des animateurs aquagym, a amené à créer une séance particulière pour ces séniors qui aimeraient être plus à l’aise dans l’eau.

Des seniors plus à l’aise dans l’eau

Ceux qui viennent à ces séances ne sont pas tous au même niveau. Il y a ceux qui ont appris à nager, mais qui n’ont jamais mis la tête dans l’eau et qui nagent uniquement là où ils ont pieds. Il y a ceux qui ont vaguement appris quelques rudiments de brasse et qui barbotent plus qu’ils ne nagent et il y a ceux qui ont réellement peur de l’eau, qui ne se baignent jamais ou presque.

Tous sont des cas particuliers. Il faut les traiter en tant que tels, les prendre individuellement, au moins dans un premier temps, afin de leur faire découvrir progressivement, à leur rythme et dans le respect de leurs individualités, les bienfaits et le plaisir de l’eau.

Amener progressivement ces personnes à mettre la tête dans l’eau et pouvoir ainsi accepter de s’allonger réellement sur le ventre comme sur le dos a permis à un nombre important de séniors de mieux profiter des séances d’aquagym.

Les plus hardis ont même pu découvrir ainsi qu’il existe d’autres nages que la traditionnelle brasse. Ceux-là, une fois qu’ils ont pris confiance en eux et en leur potentiel, osent s’aventurer dans le grand bain, descendre le long de la cage à écureuil et découvrir ainsi la troisième dimension. L’arrêt complet de ces séances pendant 18 mois (de mars 2020 à septembre 2021) n’a pas empêché cette demande de continuer d’exister.

Aussi c’est avec soulagement que nous avons repris nos séances d’approche de l’eau dès la mi-septembre et nous espérons pouvoir continuer de le faire tout au long de cette nouvelle saison, si le Covid le veut bien !

Jacques NICOLAS

Importance du matériel

Voilà une question en débat depuis fort longtemps, une question qui n’est toujours pas tranchée. A travers cette réflexion, apportons une pierre de plus à l’édifice.
Historiquement tous les matériels aquatiques inventés, puis perfectionnés, ont eu trois fonctions :
– soit une aide à la sustentation
-soit une aide à la propulsion
– soit une aide à l’immersion, avec pour finalité : se maintenir en vie dans un milieu qualifié d’hostile.
Les gravures anciennes, voire les mosaïques colorées illustrent des matériels qui aujourd’hui peuvent nous paraître basiques. Les quelques photos anciennes de la fin du XIXème ou début du XXème siècle, montrent des dispositifs qui nous paraissent austères pour certains, ou être la simple reproduction de ce qui existe sur terre (suspension, manège, flotteurs en bois ou en liège).


De nos jours les fonctions sont les mêmes et seules les couleurs et la matière ont changé. En particulier la mousse a remplacé le liège ou le bois, pour son pouvoir chaleureux incontestable.
La question reste posée : le matériel a-t-il son importance ?
Assurément, oui. Encore reste-t-il à en préciser son usage !


Tout matériel peut être considéré comme une aide, un soutien, voire un étayage momentané, dont on pourra se libérer complètement ou partiellement, ou bien au contraire qui permettra d’accroitre les capacités motrices. A titre d’exemple, tout flotteur permet momentanément de se maintenir en surface…, le temps de maîtriser une nouvelle motricité aquatique. Une fois celle-ci acquise, on pourra alors s’en libérer. Tout flotteur peut aussi permettre d’aller plus loin, plus longtemps ; on peut alors l’incorporer à sa motricité.
La même analyse serait possible pour tant d’autres matériels.


Pour le jeune enfant, tout comme pour ses parents qui l’accompagnent, comment pourrait-il en être autrement ? Et l’on constate même depuis quelques décennies que le matériel semble envahir les bassins, leur conférant un aspect coloré et ludique, au grand dam de puristes pour lesquels l’eau « serait en quelque sorte polluée » par cette profusion. Accordons-leur que tout excès d’artificialisation des bassins doit en effet nous interroger ; mais peut-on pour autant défendre l’idée d’une pureté originelle de l’eau, indemne de toute trace de matériel ?


Au-delà des couleurs chatoyantes, ces dispositifs matériels ou ces matériels eux-mêmes constituent également des circuits ou un système de balisage, qui peuvent stimuler ou guider l’activité du jeune enfant, encore dans l’incapacité de « mentaliser » de nouveaux repères dans l’eau. L’eau des bassins, n’est après tout qu’un fluide en tout point semblable.


A ce titre, le matériel en tant que concrétisation de points de repères dans un milieu fluide, a un énorme pouvoir de structuration de l’espace, qu’il balise, et dont il permet l’appréhension. La grande diversité de matériels, reflet également de l’inventivité humaine, pour ne pas dire de son génie, en tant que support permettant de jouer, (reproduction de petits objets), de se propulser (petites ou moyennes palmes), de voir sous l’eau (lunettes, masques), de flotter (frites, tapis, etc.), cette grande diversité autorise nombre d’expériences et d’aventures motrices, développant de nouveaux pouvoirs d’agir, base d’une activité mentale insoupçonnée.


A titre d’illustration dans un domaine totalement étranger à l’eau, je mentionnerai l’observation faite par Maria MONTESSORI, il y a déjà longtemps : elle avait repéré des enfants, qualifiés d’arriérés, jouant avec des miettes de pain à même le sol. Déjà avait-elle décelé chez ces enfants une intense activité mentale !
Il reste un matériel très particulier que je souhaite évoquer pour conclure. Un matériel à la fois chaleureux, enveloppant, « lovant », si l’on ose un tel néologisme… un matériel auquel je renvoie tous les parents, quelques soient les séances, comme je l’ai déjà évoqué dans un article précédent (Cheek to cheek).


Soucieux de bien faire, nombre de parents arrivés au bord du bassin, se précipitent, pour leur enfant, sur des frites ou des brassards-rondelles, oubliant un peu vite que « leurs bras », constituent le premier des matériels. Je devrais préciser leurs bras… et leurs jambes ; ce sont eux qui portent leur bébé ou leur jeune enfant, se déplacent dans l’eau d’un espace à l’autre, d’une expérience à l’autre.
Ce « peau contre peau », témoignage de complicité, mais paradoxalement de …l’inutilité du matériel (artificiel), demeure pourtant prometteur. C’est grâce à ce point d’appui…, humain, que l’enfant pourra exercer sa motricité vers d’autres matériels, s’affranchir de ce lien, pour prendre appui sur d’autres matériels et continuer…, sa découverte du monde.


Très récemment, j’ai pu être le témoin de deux moments forts de cet attachement au matériel… parental et de son émancipation… à proximité des parents :
– Lana, une petite fille d’environ 5 ans, déjà très à l’aise sous l’eau, avec ses petites lunettes, accepte pour faire comme son grand frère Raphaël, de prendre des palmes de son âge. Elle sait taper des pieds, en apnée. Chacun peut alors imaginer la propulsion démultipliée qui lui permet de traverser le bassin jusqu’au rocher immergé puis de-là jusqu’au ponceau. Les palmes, avec leur pouvoir amplificateur, les lunettes qui permettent de voir sous l’eau, un cocktail que Lana n’aura pas tardé à maîtriser !, sous le regard relativement éloigné de ses parents.
– Noé, un petit bonhomme d’un peu plus de deux ans, flotte seul avec sa frite. Mais ce qui l’intéresse, c’est une frite plus volumineuse. Appuyé sur la première et poussant la seconde avec l’aide d’un animateur, il ira « percuter » son papa, complice qui basculera dans l’eau pour aussitôt se relever et recommencer plusieurs fois (aspect autotélique du jeu).
Deux exemples parmi tant d’autres : le matériel c’est du concret, qui rend possible, l’imaginable.

Bernard HOARAU, Animateur BBPLOUF St Chamond

Posture de l’animateur

Pour la découverte d’une nouvelle activité d’une manière générale, on fait appel à un instructeur, moniteur, encadrant etc…
Pour l’activité Bébé Nageur c’est identique, on demande conseil auprès d’un animateur. C’est lui qui sait.
C’est lui qui par ses compétences, son expérience, ses connaissances va faciliter la découverte d’un nouveau milieu au tout petit.
Les seuls acteurs de l’activité sont les parents et l’enfant.

L’animateur n’interviendra jamais directement sur l’enfant mais fera part de ses remarques ou conseils aux parents. La manipulation est réservée aux parents.
Ils ont une place spécifique dans la découverte d’un nouveau milieu. L’eau est à la fois hostile et apaisante. Ce nouvel environnement va générer un relationnel particulier qui produira un lien privilégié dans le relationnel parents-enfant.
Contrairement à la découverte personnelle et spontanée de l’appropriation de nouvelles acquisitions tels que le « Ramping », le « Grasping », le réflexe natatoire, etc.…l’évolution dans le milieu aquatique ne peut se faire qu’avec l’aide des parents.

C’est pour cette raison que les parents doivent être mis en confiance et c’est là que le rôle de l’animateur prend tout son sens.
Les craintes envers cet environnement inhabituel sont complètement légitimes ; si pour certaines personnes la connaissance du milieu aquatique est acquise, il n’en est pas de même pour d’autres.
Une fois que ces appréhensions auront disparu les parents pourront évoluer d’une manière plus sereine et efficace vis à vis de leur enfant.
Le fait d’évoluer en confiance aura un impact direct sur le développement psychomoteur du tout petit.
Ce sont les parents qui font évoluer et dirigent l’activité.

L’animateur doit savoir se mettre en retrait de l’activité. Ce sont les parents et l’enfant qui « font » l’activité sous le regard averti et bienveillant de l’animateur.
Contrairement à un relationnel enfant enseignant qui apporte des connaissances et des résultats quasi immédiats, dans le cas des bébés nageurs les résultats ne seront pas directement dû à l’animateur ce qui peut être un peu frustrant pour celui-ci.

Chacun reste à sa place dans cette activité afin que les acteurs principaux soient les parents et les enfants.

                              Pierre LISIACK

Complicité familiale

Une séance presque ordinaire avant que tout ne se dérègle… Tout commençait par l’installation de la salle du goûter pour les enfants, du café pour les parents, mais aussi de la lecture pour petits et grands. Six grands casiers remplis de livres, avec pour seul fil conducteur : l’eau ! Des livres pour tous les âges que chaque enfant peut lire sur place ou emprunter. Hélas pour quelques temps encore cette convivialité post baignade est suspendue. A l’issue de la baignade deux mamans jouaient de la souris et de l’ordi. Pour enregistrer les emprunts.

Ce matin-là une autre maman s’était inscrite pour la co-installation ; Une procédure participative pour chaque famille s’investisse davantage.
Les animatrices et animateurs rejoignaient alors le vestiaire puis le bord du bassin, enclenchant la transformation du bassin. Un rituel bien rôdé où chaque espace est bien délimité, chaque matériel à sa place : une partie fixe et un ensemble d’éléments mobiles dont les familles peuvent disposer à leur gré. Certains enfants nous aident, avec leurs parents ; d’autres choisissent leurs jouets, ou s’équipent pour une immersion ultérieure. Les tapis à langer sont installés, dans un sens bien précis , pour permettre aux parents de s’assoir. C’est le moment de l’accueil et du change des bébés.

Les plus grands sont déjà dans l’eau, ou bien sur le ponceau ou le bigliss, les frites ou encore le crocodile, sous le regard bienveillant de parents confiants. D’autre sont déjà à la recherche de trésors cachés… aux marches ! Quelques sollicitations pour encourager tel enfant qui veut plonger, mais qui n’arrive pas à rester immergé, ou pour d’autres qui engagent une course poursuite sur le ponceau.

Quelques minutes encore pour une « toute petite fille » sagement assise dans une coquille, à qui on propose un tour de manège, histoire de jouer à cache-cache avec son papa. Et peu après un clin d’œil à une maman, confortablement installée avec ses deux filles, dans un tapis-fauteuil aquatique.
Non loin de-là, deux parents « version tenaille », qui serrent fermement les mains de leur petit garçon qui ne demande qu’à courir sur le ponceau ; le fameux rêve de l’homme : marcher sur l’eau ! Sur « injonction » de l’animateur pour libérer les petites menottes, ces parents découvriront un enfant qui gambade avant de se jeter dans leurs bras. Nous serions tentés de leur dire « Libérez les bébés, ils savent où ils vont, mais soyez prêts à accueillir leurs exploits.

Pendant ce temps d’autres animatrices accueillent d’autres parents. A quoi reconnait-on les nouveaux ? Pas vraiment complices, mais plutôt « collé-serrés », avec un bras sur le ventre de l’enfant pour prévenir toute chute vers l’avant.
Peu à peu, conseillés, guidés par les animatrices, chacun se détendra et se laissera flotter au gré des espaces. La complicité cédera la place à l’inquiétude. « ça a super bien marché diront les animatrices, en fin de séance ». Mission accomplie, parents conquis.

Une autre maman, deuxième séance souhaite faire des photos « dans l’eau ». En animateurs complices, nous lui répondons : « Sur l’eau, dans l’eau ou vraiment sous l’eau ? » Sa petite fille n’a que six mois et nous voyons le visage de sa maman se transformer ! « Peut-être pas dans l’eau, …, je veux dire sur l‘eau ». Toujours complices les deux animateurs enfoncent le clou : « Même sous l’eau, on n’en a jamais perdu… ». « D’ailleurs nous avons deux appareils-photo, un pour les bébés sous l’eau et un pour immortaliser la tête des parents au même moment ! » Le sourire de la maman est pincé. Vient alors le temps des explications sur les mécanismes de l’immersion.

La théorie c’est beau, mais il s’agit quand même de son enfant. C’est donc une autre grande fille de 3 ans qui acceptera en tenant la main de sa maman l’immersion-démonstration, avant que jeune maman ne s’y prête à son tour avec sa petite fille. Nous en reparlerons plutard dans la salle du goûter.
D’autres enfants quant à eux naviguent à califourchon sur le dos d’un crocodile, poussé par leurs parents : domination symbolique d’un monde imaginaire.

D’autres parents enfin jouent les parents « saucisson ». Ils la serrent tant et plus cette petite qui ne demande qu’à se laisser bercer. Quel dilemme : accompagner sans contraindre, soutenir sans enfermer, en somme aider à faire tout seul, sans faire à la place de…

Autant d’événements de séance où nous observons, conseillons, sollicitons, avec fermeté parfois, sur le ton de l’humour à d’autres moments, mais à chaque fois avec bienveillance afin d’encourager la complicité entre parents et enfants.
Autant d’événements que nous pouvions revisiter dans la salle du goûter.
Ah j’oubliais : le rangement. Tout le monde s’y met, sauf les grands qui s’offrent leurs tours de grands toboggans, avant que l’eau du bassin vidé de tous ces aménagements ne retrouve sa triste platitude.

La FAAEL et son savoir faire – La place des parents

Les premiers contacts avec la piscine et leur bébé n’est pas toujours aisés pour un parent. Tant de questions se posent et se bousculent dans leur tête, surtout avec leur premier « bébé nageur »
Quel est le meilleur moment pour démarrer l’adaptation au milieu aquatique. Quels sont les vaccins obligatoires ? Quelle « tenue » lui mettre. Couche ou pas couche spéciale piscine. Présence d’un ou de deux parents. Faut-il une douche avant et après la séance. Comment mon bébé va réagir devant cette immensité. Aura-t-il assez chaud, aura-t-il des craintes vis-à-vis du milieu aquatique ; des autres parents, voire des autres enfants. Va-t-il aimer ce milieu. Comment porter mon bébé. Ai-je pied dans le bassin. Dois-je le porter tout contre moi ou me détacher et d’emblée lui proposer le matériel flottant. Serais-je compétent pour lui faire découvrir ce milieu. J’ai un peu peur de ne pas y arriver. Je crains aussi le regard des autres parents. Si je ne sais pas faire, dois-je confier mon bébé aux animateurs (trices) ?

Pour la philosophie Faael, c’est le parent qui est le sachant. C’est lui qui connait le mieux son bébé, ses réactions, ses mimiques, ses expressions, son langage corporel. L’animateur (trice) joue un rôle d’accompagnement dans les premiers pas aquatique du couple parent/enfant. Cet accompagnement démarre bien avant la première séance. Le premier contact est primordial pour l’enfant et son parent. Être bien accueilli par un mot gentil, être attendus, être rassurés déterminent souvent l’évolution des rapports entre les adultes dans cette aventure aquatique.

Par exemple, lors d’un contact téléphonique ou à l’arrivée à la piscine et se décline par différents niveaux d’explications et de conseils afin de rassurer le parent sur sa capacité à accompagner son enfant dans la découverte du milieu aquatique. Toujours dans le respect du rythme de l’enfant, c’est le parent qui est à même à s’occuper de son enfant et lui proposer des activités adaptées à son âge et à ses possibilités motrices.
Le parent, rassuré et en confiance peut librement profitez du bonheur de cette douce parenthèse, de vivre un moment de partage très fort émotionnellement avec son enfant partager cette expérience aquatique, et être au plus près de son enfant.
Respect, écoute et accompagnement du couple enfant/parent.

Le conte …

         Océane

Je m’appelle « Océane », Quel drôle de prénom. C’est mon grand-père qui l’a choisi, il était marin. J’adore quand il me raconte des histoires. J’aime m’endormir en écoutant le bruit de la mer, même si je l’ai jamais vue., car la mer est très loin de mon village. Le son que j’entends en m’endormant, c’est le bruit du gros coquillage que grand-père m’a offert pour mes 4 ans, et, qui est posé sur ma table de nuit.Je ferme les yeux, je pose mon oreille sur la partie nacrée, j’écoute le souffle du vent, j’imagine le va et vient des vagues.Je crois que l’océan est plus grand que la prairie et a beaucoup plus d’eau que le fleuve qui traverse la vallée. Ce que je désire le plus, c’est d’aller voir la mer. « Grand-père, tu m’emmèneras un jour voir la mer ?» « Oui, Océane, un jour, quand tu seras plus grande, nous descendrons la corniche escarpée, non seulement, tu pourras la voir mais tu pourras t’y baigner ! »

Je suis heureuse car les grands-pères tiennent toujours leurs promesses.

Formation : les stages « externes 

temps. Une quarantaine en trois ans.
Malgré de nombreux reports dus essentiellement à la crise sanitaire, huit ont été réalisées.

Nous les avons nommées « externe » par « opposition » aux formations « internes ». C’est-à-dire nos stages traditionnels, faisant partie pour la plupart du cursus de formation d’animateur fédéral organisé à l’initiative des centres FAAEL, majoritairement à destination de nos animateurs.
Ces demandes de stages externes émanent le plus souvent du service formation d’une municipalité, d’un gestionnaire responsable de piscine dans le cadre d’une délégation de service public, d’un responsable d’une structure aquatique privée.

L’objectif de ces formations est de créer, reprendre, relancer une activité Bébés nageurs ou jeunes enfants. Pour cela les équipes, plus ou moins expérimentées, ont souvent besoin de partager leurs expériences, compléter leurs formations, élaborer et partager un projet commun.

A juste titre, les maîtres-nageurs se considèrent comme les véritables professionnels de l’eau et expriment avant tout une demande de formation pratique visant à acquérir des savoirs faire « concrets » ; même s’ils disent souvent manquer de connaissances sur le jeune enfant et son développement.
Une demande de formation sur le thème Bébés nageurs conduit à proposer un contenu de stage très proche de notre stage « animer une activité aquatique destinée » aux enfants de moins de trois ans.

Les choses se compliquent un peu lorsqu’il s’agit d’une demande concernant les enfants entre 3 et 6 ans dans le but de proposer ou améliorer une activité souvent appelée « jardin aquatique ».

La première question qui se pose alors est celle de la présence des parents, comme dans nos activités FAAEL.
Du côté des maîtres-nageurs leur présence est plus souvent vue comme une gêne, voire un frein aux progrès de l’enfant.
A la FAAEL elle est considérée comme incontournable puisqu’on est avant tout dans un temps de loisir partagé et qu’au contraire cette présence est largement facilitatrice de la construction par l’enfant de sa capacité à agir dans l’eau avec plaisir.

La seconde question est celle de l’objectif de l’activité.
Est-elle un temps d’apprentissage ou un temps de jeu en famille ?
N’oublions pas qu’une grande partie des maîtres-nageurs anime des séances piscine dans le cadre scolaire, y compris avec des classes maternelles où les parents ne sont pas présents (c’est même pour l’école la condition des apprentissages) sauf quelques accompagnateurs.
Le pôle formation, parce que les formateurs en ont les compétences, a choisi de répondre à cette demande.

Quelle est alors la « marge de manœuvre » et le positionnement t possible du formateur FAAEL ?
Nous avons vu que la formation à l’activité pour l’enfant moins de trois ans ne pose pas de problème majeur. Cependant le formateur insiste, auprès de personnes habituées à encadrer des apprentissages en groupe, sur la prise en compte des besoins de l’enfant, des différences dans les rythmes d’apprentissage, de l’importance de l’observation pour des propositions individuelles les plus adaptées possible.

Nous admettons cependant que dans ce contexte nous ne serons pas dans une « ambiance » Centre FAAEL où les familles échangent souvent et même parfois nouent des relations au-delà de la piscine. Il n’est pas envisageable non plus que des parents deviennent animateurs, comme dans notre fédération, auprès des professionnels de la piscine.

Lorsqu’on aborde l’enfant de plus de trois ans et que donc la demandes des maîtres-nageurs se modifient, le formateur reste porteur du discours et des conceptions pédagogiques fédérales. Il parle de la FAAEL, de l’intérêt de son positionnement, de sa propre expérience d’animateur. Il peut proposer (cela s’est fait dans certains stages), les 2 formes d’animations au cours des séances à la piscine. Il s’agit alors d’analyser les deux, d’en montrer l’intérêt et bien sûr de mettre en lumière le plaisir et les situations d’apprentissage déclenchées par les interactions ludiques parents enfant.

Dans tous les cas il met l’accent sur le respect de l’enfant en tant qu’individu unique, sur ses motivations propres, sur son vécu de l’eau singulier, sur le nécessaire effort de décryptage de sa préoccupation du moment.
Il insiste sur l’importance du jeu, source de plaisir, vecteur d’interactions sociales, support à l’exploration et à la construction de l‘aisance aquatique.
Il rappelle que le jeu ne doit pas être vu comme l’opposé de l’apprentissage, encore trop souvent associé à l’idée d’acquisition (« sérieuse ») de techniques de nage mais plutôt comme le mode spontané, naturel, efficace de l’enfant pour appréhender un milieu à conquérir, utiliser des objets nouveaux, construire une autonomie d’action. Confronté au milieu aquatique l’enfant analyse et comprend les situations, essaie et répète ses gestes, transforme et adapte son comportement. Il apprend… ne peut pas faire autrement qu’apprendre.

L’idée à travers ce discours étant bien d’influer sur l’ouverture des propositions et l’ambiance des séances animées par les maîtres-nageurs.
Quelques demandes de formations externes émanent de structures d’accueil de la petite enfance ou du secteur médico-social.
Compte tenu des parcours professionnels des formateurs, il a été possible de répondre à ce genre de demande dans le cadre de stages « sur mesure ».
Le discours FAAEL n’est alors pas très difficile à tenir. Deux des organisations ayant fait appel à nous intègrent d’ailleurs les parents dans leurs activités.

Cette évolution dans les demandes de formations ne manque pas de questionner les acteurs de la formation par rapport à la cohérence du contenu des stages avec l’héritage et le discours fédéral. Ce questionnement conduit aussi à réaffirmer des valeurs et conceptions pédagogiques que d’autres, qui prétendent parfois faire « autrement » viennent quand même chercher auprès de la FAAEL…